Le « Sapin des Anges », en mémoire des victimes de l’attentat du 14 juillet 2016, est installé au niveau du Palais de la Méditerranée, là où le camion avait terminé sa course. Là où sera construit le futur mémorial.
« La seule chose qui nous hante, en cette période de Noël, ce sont ces joues qu’on ne peut plus embrasser, témoigne Anne Murris, présidente de Mémorial des Anges. Le placement est symbolique. Et cette année est particulière: nous entrons dans une phase de douleur supplémentaire, avec le procès qui aura lieu en septembre prochain ».
Un sapin, mais aussi une boîte aux lettres, avec un principe: « Ça reste participatif, poursuit Anne, qui a perdu sa fille Camille dans l’attentat. Tout le monde peut apporter de la douceur et nous aider à traverser cette période difficile ».
Commémorer, inviter les gens à partager cette peine… Au fil des ans, l’association a formalisé ce qui était à la base l’initiative de Louis Baudouin. « Le but, c’est que les proches de victimes ne se sentent pas oubliés. Au début, je l’ai fait pour mon copain qui a perdu sa fille. Et j’ai fait un appel à décoration. Le sapin était tellement chargé qu’il a fini par se casser la figure. »
Une fois le sapin debout, Béatrice s’approche pour accrocher deux cœurs. Elle est venue de la part d’une amie, elle-même victime, qui a perdu son mari. « Elle n’arrive plus à revenir à Nice, raconte-t-elle. C’est pour ça que chaque année, je viens déposer quelque chose, à sa demande. Ce sapin, c’est un symbole pour dire: on n’oublie pas. Ça fait du bien. Mais elle a du mal à s’en remettre ».