C’était l’un des moments les plus émouvants de l’hommage rendu vendredi 14 juillet aux victimes de l’attentat de Nice. La cousine de Camille Murris, l’une des 86 personnes à avoir perdu la vie il y a un an, a lu devant la tribune installée place Masséna un texte déchirant. Intitulé Les étoiles pour témoins, il a été rédigé par Marek, ami intime de sa famille.
« Qu’ont vu [les étoiles], le 14-Juillet dernier, sur la promenade des Anglais ? Une soirée d’été au cours de laquelle les gens se rassemblent en nombre. (…) Un feu d’artifice comme on sait les faire à Nice. De la lumière, des couleurs, des yeux qui brillent, de la contemplation », a commencé cette jeune femme.
« Et puis le ciel s’est obscurci », a-t-elle continué. « Comme si la Nature annonçait les folies de tout en bas. Un camion a foncé dans la foule et a déchiré la France. L’onde de la mort fut terrible, de quoi faire taire son propre écho. Nous ne trouverons jamais les mots. Quatre-vingt-six anges se sont envolés trop vite, en plongeant la ville dans un silence figé, jusqu’au creux des vagues de sa mer noircie. Ce silence, nous l’entendons encore. »
Et d’évoquer la situation, un an après. « Que verrons les étoiles au-dessus de nos têtes ce soir ? Une soirée d’été au cours de laquelle les gens se rassemblent en nombre. Une Fête nationale par laquelle on pleure la diversité de ses morts, l’infinité de ses victimes. Cette fois-ci, les personnes présentes auront du mal à rire, et encore plus du mal à rêver. Elles marcheront cependant dans la même direction : sur la Promenade de ceux qui ont perdu la vie. »