Devoir de mémoire devoir de prévention

À côté de notre projet de Centre de mémoire et la partie mémorielle, nous souhaitons créer un pôle contre la radicalisation.
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Cindy Pellegrini, du Pays-Haut, qui a perdu six membres de sa famille lors de l’attentat de Nice :  » On doit humaniser les victimes « ;

Pour quel type de cérémonie vous êtes-vous battue ?

« On a eu beaucoup de réunions. On n’a rien lâché pour qu’on pense d’abord à nos disparus. Au départ, la mairie de Nice souhaitait surtout mettre en valeur la ville. Avec Anne Murris (trésorière de l’association Promenade des Anges, qui a perdu sa fille Camille, 27 ans, NDLR), on voulait mettre en lumière les 86 victimes. On a eu peur, mais la mairie a finalement accédé à nos demandes : 86 faisceaux lumineux sur la promenade des Anglais, 86 ballons, aucun feu d’artifice dans le département des Alpes-Maritimes. Tout ça a été possible aussi grâce à Promenade des Anges, même s’il y a des divergences sur les priorités. »

À ce devoir de mémoire, vous souhaitez lier un devoir de prévention…

« Oui, un devoir d’alerte, de lutte contre la radicalisation. À côté de notre projet de Centre de mémoire et la partie mémorielle, nous souhaitons créer un pôle contre la radicalisation. D’où vient, où mène ce djihadisme ? Le projet n’avait pas été compris initialement. Pourquoi ne pas prendre exemple sur le musée de la Shoah, où l’on favorise les visites de scolaires. Ce que l’on vit, c’est une guerre, et la lutte contre la radicalisation passe par l’éducation. Nous devons désormais établir un cahier des charges pour notre projet… On a le soutien de la Fondation de France, on a obtenu l’aval de MM. Estrosi et Ciotti (respectivement maire de Nice, et président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes, NDLR), j’espère qu’ils tiendront parole. »

Pourquoi un tel investissement de votre part dans ce projet ?

« Parce que mon frère, à l’âge de 13 ans, avait été très touché par les attentats du World Trade Center. Il voulait toujours se rendre à New-York. À 20 ans, il y est allé avec ma maman. Le mémorial n’existait pas encore. Il voulait absolument le voir ! En décembre 2015, il était fini, et il y est retourné. On était très fusionnel avec lui. Mon frère, c’était ma vie. Il avait trouvé très beau, très émouvant ce mémorial. Il m’avait dit : “C’est nécessaire de se souvenir de ces personnes autant de temps après…” Après Nice, j’ai forcément pensé à tout ça… On doit humaniser un nom de victime. J’aimerais qu’on voie leurs portraits, comme à New-York. Nice a peut-être parfois peur d’être associé à cet attentat, peur que ça affecte le tourisme, mais il s’est passé un drame ici. Paris s’est relevé, les touristes sont revenus dans la capitale, New York aussi non ? »

 

 

 

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