« Notre pays a une nouvelle fois été touché par un attentat. Nous nous sentons concernés à double titre par cet événement : en tant que familles de précédentes victimes en lutte active contre le terrorisme, mais aussi en tant que Français », c’est en ces termes qu’Anne Murris, mère d’une jeune fille tuée lors de l’attentat de Nice en juillet 2016 s’exprime.
Sur le page Facebook de la nouvelle association « Mémorial des anges » , elle publie un texte intitulé « Une certaine idée de la France ».
Le texte de Marek – secrétaire général de l’association « Mémorial des Anges »
« Une certaine idée de la France
Toutes les larmes de la Nation ne suffiront pas à le faire revenir.
Sa vie dans la nôtre fut brève, comme une flamme chancelante au fond d’un couloir,
À peine plus longue que la folie meurtrière qu’il parvint à contenir.
Malgré cela, il y a de l’espoir dans nos sanglots.
Alors que ceux qui valident la bravoure des morts aiguisent leurs discours,
Et que les calculs fleurissent dans les antichambres de tous bords,
Arnaud Belmare nous a déjà transmis l’essentiel,
Le sacrifice d’un homme et le renouveau d’une idée éternelle,
Celle que l’on se fait de son propre pays.
Son inestimable courage nous dépasse tous en tant qu’individus,
Nous rassemble en tant que citoyens,
Nous réunit en tant que français.
Il nous agrège comme nous devons l’être ; en une nation solidaire.
C’est un homme ordinaire qui était devant ce supermarché.
Et c’est un héros qui a décidé d’y rentrer.
Nous aurions eu besoin de le voir ressortir,
Pour l’entendre parler à nos enfants,
Leur raconter de quoi sont faits ces gestes de bravoure,
Leur décrire ces moments où l’on sait qu’il faut agir,
Leur expliquer pourquoi l’on défend l’autre au péril de sa vie,
Mais, injustice suprême, nous ne l’entendrons jamais.
Que signifie tout cela ? Impossible de le dire,
Reste une idée qui demeure, au-dessus du sang versé.
L’admiration que nous éprouvons pour cet homme est un chemin vers elle,
Tout comme la satisfaction inhabituelle que l’on éprouve en retrouvant ses proches après pareil drame,
En pensant « ils sont là, tout va bien. Merci Arnaud. »
Merci aux gens comme Vous de porter si haut une si belle idée,
D’affronter les lendemains sans l’ombre d’une peur,
De faire vivre et revivre une certaine idée de la France. »