Un livre d’or sur Internet pour les victimes du terrorisme

Un livre d’or, pour les victimes des attentats de Nice, Paris, Manchester, Barcelone. Anne Murris l’a précisément créé le 25 août au moment où le peuple espagnol défilait contre la barbarie djihadiste. À ses yeux, « ces mots sont autant de marques de compassion, des épaules sur lesquelles on peut venir se reposer… » .

Des hommages en français, en espagnol, voire les deux à la fois. Des messages de soutien venus de Nice, de Paris, de Bretagne, de Belgique ou d’Espagne. Des témoignages de rescapés de l’attentat du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais. Page après page, des dizaines d’internautes expriment ainsi une émotion à fleur de mots.

À ce jour, près de 140 messages ont déjà alimenté le livre d’Or « hommage aux victimes du terrorisme » créé sur Internet (1). Pas seulement pour les victimes de l’attentat de Nice. Mais aussi pour celles de Paris, Bruxelles, Manchester ou plus récemment Barcelone.

Anne Murris l’a précisément créé le 25 août, au moment où le peuple espagnol défilait contre la barbarie djihadiste. Anne et Philippe Murris se trouvaient alors en vacances en Espagne. Ils ont vécu très douloureusement les attentats en Catalogne, eux qui ont perdu leur fille Camille, 27 ans, lors de l’attaque au camion sur la Prom’.

« En quelque sorte, cet attentat en Espagne a été un déclencheur pour ce livre d’or », explique Anne Murris. Avec sa complice Cindy Pellegrini, elle a créé ce site dédié aux victimes, toutes les victimes. Manière de tisser une chaîne de « solidarité qui, comme le terrorisme, dépasse nos frontières. Ce livre va fédérer davantage de gens, créer un lien entre les victimes ». À ses yeux, ces mots sont autant de « marques de compassion, des épaules sur lesquelles on peut venir se reposer. C’est apaisant. Cela nous aide dans notre chemin vers la résilience. On se sent compris… »

Dans ce livre d’or, Guillaume Denoix de Saint-Marc, président de l’Association française des victimes du terrorisme, appelle à « reconstruire des ponts là où les terroristes cherchent à nous diviser ». Djamel, lui qui « devait être la 87e victime », raconte sa longue convalescence depuis ce « putain de camion ». Marek, l’auteur du bouleversant texte lu lors des cérémonies du 14 juillet dernier, met en garde contre un nouveau danger : « Faire de l’acte terroriste un refrain que l’on accepte »

Ce refrain, il l’obsède autant qu’elle le refuse. Voilà pourquoi Anne Murris a voulu ce livre d’or, première pierre du musée de la mémoire qu’elle et Cindy appellent de leurs vœux. Au-delà, Anne suggère d’instaurer une journée internationale d’hommage aux victimes du terrorisme, inspirée des commémorations organisées chaque 19 septembre par les associations. « Non pas une manifestation larmoyante et pathétique. Mais une journée de mémoire pour les personnes impactées, de sensibilisation et prise de conscience à la tragédie que l’on est en train de vivre. »

 

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