Très vite une conviction m’a habitée : lutter pour la mémoire. Oublier revenait à trahir, me trahir et, pire que tout pour moi, trahir l’honneur de mon enfant. La mémoire est douloureuse mais l’oubli est insupportable. J’en ai fait mon combat.
Le 11 mars, l’histoire qui nous unit est construite autour d’une folie où la bêtise humaine et l’obscurantisme de l’esprit se travestissent pour se légitimer. Nous souhaiterions que cette date s’instaure, non seulement comme une journée pour être celle de la mémoire, mais aussi comme celle du renouveau.
Anne Murris et Marek Andrieu, deux responsables de l’association Mémorial des Anges répondent à une interview de l’historien Henry ROUSSO publiée dans le journal La Croix.
Dans cet entretien publié dans le journal le 14 juillet dernier, H. ROUSSO explique pourquoi le mémorial-musée pour honorer les victimes doit selon lui voir le jour à Paris.
.M. Henry Rousso, votre idéal d’objectivité à vous chercheurs est utile à de tels projets, mais ne doit pas les diriger. Nous pensons que ce genre d’édifices appartient à la société civile, ce qui induit une démarche participative et citoyenne, portée par ceux qui connaissent cette douleur et qui n’ont qu’un seul objectif : qu’elle ne se reproduise pas ni pour eux, ni pour personne.
« Les plaies du temps », discours prononcé par l’association Mémorial des Anges lors de la cérémonie du 14 juillet 2019 à Nice. « Si nous ne pouvons rien au passage du temps, nous devons, autour de son ouvrage, bâtir une mémoire digne de sa force et surtout, à la hauteur de ses excès. »
Invitée ce jeudi matin sur France Bleu Azur, la maman d’une victime de l’attentat de Nice, Anne Murris revient sur l’enquête concernant les failles de sécurité le soir du drame et sur son projet de mémorial-musée pour les victimes du terrorisme.
Le projet de musée-mémorial des victimes de l’attentat de Nice pourrait être construit à Paris, Mémorial des Anges évoque un plagiat. En assemblée générale, l’association a haussé le ton et incité la ville à soutenir haut et fort le projet d’implantation à Nice d’un mémorial national pour les victimes des attentats.
Le Mémorial-Musée, rebaptisé en l’espèce par le comité mémoriel parisien Musée-Mémorial (sic) a été imaginé dès janvier 2017 par des personnes issues de la société civile personnellement touchées par l’attentat du 14 juillet 2016. Se faire intégralement spolier nos projets dont le sens est dénaturé lorsqu’ils sont portés hors de la ville où ils ont pris racine, c’en est trop pour nous, familles des victimes !
Anne Murris, mère d’une victime du 14 juillet, se félicite qu’Emmanuel Macron ait annoncé la création du musée-mémorial qu’elle souhaitait. Mais elle s’insurge contre une préférence donnée à la capitale. « Je me suis de nouveau sentie victime. Vidée. Se sentir spolié de son travail, je l’ai ressentie comme un coup de massue. »